Conférence : réfugiés LGBT+

 

Retour d'une conférence sur les réfugié/e/s LGBT. Pas de compte-rendu mais quelques témoignages ou questionnements glanés au passage...

 

« Quand j'ai fait mon coming out, tous mes amis sont partis ».

« Les passeurs ne voulaient pas me prendre, ils disaient que je portais la poisse parce que j'étais homo, contre les lois de Dieu ».

« On a dit que j'étais possédée, on m'a envoyée chez le marabout ».

« Tu dois expliquer, y compris sur des questions intimes, prouver que tu es gay, alors que tu as été un activiste dans ton pays et qu'on peut retrouver ton nom sur Google ».

« On doit faire son coming out tous les jours, donner des noms, des dates, sans se tromper sinon on dit que tu mens ».

 

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Les témoins comme les représentant/e/s d'associatins ou d'institutions racontent aussi d'autres histoires :

les agressions, parfois des viols, y compris de la part d'autres réfugiés ;

pour les personnes transgenre, tous les problèmes parce que l'aspect physique ne correspond pas au passeport, la difficulté aussi de trouver sa place (la file des hommes ou celle des femmes ? Dans les centres ouverts, la chambre des hommes ou celles des femmes ? Un cas particulier : des femmes d'origine africaine qui ont refusé la présence d'une personne transgenre dans leur chambre parce que pour elles, c'était de la « sorcellerie »...)

la nécessité de former les intervenant/e/s à la fois aux questions LGBT et interculturelles : sachant que d'une part, certans candidats réfugiés se sont passer pour homos, comme porte d'entrée en Belgique (le taux d'acceptation pour cette catégorie est supérieur à la moyenne- si on ne compte pas les Syrien/ne/s qui ont un taux d'acceptation élevé - , tout en restant assez bas, autour de 30%) ; que d'autre part, certain/e/s mettent des mois avant de parler de leur homosexualité, ou ne se reconnaissent pas comme « homosexuel/le/s » tout en ayant des relations sexuelles avec des personnes de même sexe ;

problème des interprètes dont certain/e/s, peu LGBT-friendly, ne sont pas très fiables dans leurs traductions, dont dépend pourtant l'accueil des demandeur/se/s d'asile ;

plus largement encore, l'exigence de donner son nom de famille pour les originaires de pays où ce nom n'existe pas, ou encore l'incompréhension (ou le soupçon de mensonge) face à des personnes qui, dans leur culture, ne font pas de différence entre « frère » et « cousin » ou qui appellent « tante » des voisines...

 

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Un dernier point : la Rainbowhouse a veillé à un bel équilibre H/F et autres alors même que la plupart des demandeurs d'asile sont des hommes, parce qu'ils ont plus de moyens pour partir et pas « d'enfants à traîner avec eux ».

Cependant, je ne peux m'empêcher de remarquer, une fois de plus, le rapport différent à la parole, quelle que soit la culture ou l'orientation sexuelle, des hommes et des femmes, ou plutôt selon qu'on ait été socialisé/e comme homme ou femme. Les hormones peuvent changer beaucoup d'aspects d'une personne, mais pas sa socialisation.

 

Infos sur la conférence : https://www.facebook.com/events/575070149357309/