Carnet de campagne

Je ne vote pas en France.

Je ne suis pas politologue.

Je n'ai pas non plus un ego assez développé pour croire que quiconque sera vraiment influencé/e par mon opinion.

Mais j'avoue suivre la campagne présidentielle avec une certaine fascination et, convaincue que la fascination est quand même moins nocive que la fascisation, ouvre ce « carnet de campagne » très personnel, ouvert à la fantaisie, à la mauvaise foi, à un parfait manque de neutralité, à une partialité crasse, mais avec de vrais morceaux de candidat/e/s dedans.

A suivre sur mon blog, pour celles et ceux que cela intéresse, amuse ou exaspère, car oui, je le sais, d'aucun/e/s que j'énerve prodigieusement s'obstinent néanmoins à me suivre. Eh bien, ce sera un festival ! Bonne lecture et aux autres, rendez-vous à la mi-mai.


24 avril

Quitte à être en décalage avec beaucoup de mes ami/e/s, l'attitude des mélenchonistes m'a heurtée. Non pas que je soupçonne le big boss et son équipe de sympathies frontistes; non pas que je pense que les voix des électeurs "appartiennent" au candidat et que sa consigne de vote est comme un "ordre". Mais je pense que face à MLP, il faut des positions claires, fussent-elles à titre personnel (comme beaucoup de représentants de droite l'ont fait), d'autant plus que MLP est la première chez les ouvriers, employés et chômeurs, celles et ceux qu'il s'agit précisément de reconquérir. La situation aurait sans doute été plus compliquée avec Fillon: mais là, pour moi, pas question de chipoter. Et désolée de le dire : il chipote.

Prétendre qu'il doit consulter les Insoumis/es avant de se décider pour le second tour, c'est de la foutaise : il est des principes avec lesquels on ne transige pas. Et s'il est trop "choqué" par sa défaite pour se prononcer immédiatement, c'est que son ego est encore plus surdimensionné que je ne le croyais : quand on participe à une compétition, il faut aussi prendre en compte le risque de perdre. Et si au-delà d'une "consigne" qui effectivement, n'a pas toujours beaucoup de sens, lui-même hésite, c'est encore pire. Je vais oser : s'il vote blanc, c'est bien un mec blanc. S'il vote nul, eh bien, c'est vraiment nul.

 

20 avril

 

Ecouté ce matin Benoît Hamon sur France Inter et rien à faire, il se démarque vraiment des autres "grand/e/s candidat/e/s". Le type qui dit "je ne suis pas le seul à..." (tellement rare que ça fait sursauter), qui proclame qu'il n'y a pas, parmi les 11, lui compris, de petit génie qui va sauver la France à lui tout seul, qui dans certains de ses clips montre des gens dans toute leur diversité (hier soir j'ai même vu passer un foulard !) plutôt que des paysages bucoliques... Il en est presque convaincant quand il explique pourquoi il ne va pas se retirer avant le premier tour au profit de Mélenchon.
Presque convaincant. Presque.
 

19 avril
 
Il y a quelque chose de fascinant dans les clips de campagne des candidats aux présidentielles françaises. Y a ceux qui ne montrent que leur bouille (la plupart), y a ceux qui montrent leur bouille au milieu des gens, y a ceux qui montrent des gens, dans leur diversité (surtout Poutou et Hamon). Et tous ces amoureux de la France qui montrent des paysages... vides, le plus drôle étant Fillon qui affirme qu'il veut une France où "personne n'est laissé de côté", sur fond d'un paysage où l'on n'aperçoit pas un seul être humain...
 
 

16 avril

Si j'étais en France, je ne voterais pas Poutou. Il se pourrait bien qu'il prenne les quelques dizaines de milliers de voix qui manqueraient à Mélenchon pour être au second tour des présidentielles. Mais j'avoue que j'ai une tendresse pour ses clips de campagne, la plupart franchement soporifiques et tellement prévisibles, rien que pour ses petits films à lui, qui manient l'autodérision avec un vrai contenu, et qui évitent le pénible "Moi je..." de la plupart des autres.
Je ne voterais pas non plus pour Benoît Hamon, mais sa réponse au président du MEDEF, Pierre Gattaz, est rudement bien envoyée : « Affirmer aimer les entreprises est aussi absurde que d'affirmer aimer les poissons. Il existe des requins et des sardines ».


13 avril

La confusion en France est à son zénith, et c'est Mélenchon qui fout le plus grand bordel. Ce matin, sur France Inter, on a appris ainsi qu'il est soutenu par Patrick Buisson, l'ex-bras (très) droit(e) de Sarkozy, qui lui trouve plein de bonnes idées, tandis que Minute lui reconnaît des qualités de « tribun ». Au même moment Laurent Berger, secrétaire de la CFDT, dit qu'il ne partage quasi rien de son programme et pointe des risques de « totalitarisme », comme un vulgaire Figaro. Le journaliste lui demandant s'il ne craint pas de choquer certains de ses militants et délégués, il répond que sa position contre le Front National doit aussi en choquer plus d'un... Douteux parallèle. Oui, la confusion est à son comble....

11 avril

Je suis contre la violence mais quand même, quand je vois le clip de campagne de Marine Le Pen, debout au bord de la falaise, je ne peux m'empêcher d'espérer un coup de vent, ou un coup de pouce de la Providence. Ou à défaut, un coup de pousse...


 

11 avril

 

Je regarde pour vous les clips de campagne. Après la première salve hier sur France 2, si je devais me décider sur la base de ces clips, je n'aurais aucune hésitation : ce serait Philippe Poutou, celui qui n'a pas trouvé essentiel de montrer sa bouille pendant 3 minutes et qui évite le "Je suis le seul à..." qui, à la queue-leu-leu des autres candidats, est vraiment insupportable.

 

 

 

11 avril

 

Dupont-Aignan qui parle spontanément du problème des "femmes violentées par un époux violent", dans son interview sur France Inter. Ah, voilà, il trouve que c'est un problème central... Ah non, c'était une image : la "femme violentée", c'est la France maltraitée par l'Union européenne... L'animateur de Boomerang, Augustin Trappenard, lui rétorque que la comparaison est indigne.

 

 

 

10 avril

 

ALERTE aux défenseurs des animaux : un chat a été capturé pour servir dans le clip de campagne de Marine Le Pen ! (à part ça, cette femme est vraiment redoutable !)

 

 

 

10 avril

 

je n'ai jamais été fan de Mélenchon, qui représente pour moi un parfait personnage de "mâle dominant "dans ses attitudes. Mais comme dirait Fillon, on ne vous demande pas de l'aimer, mais de le soutenir. Je constate qu'il y a un vrai mouvement, une vraie mobilisation autour de lui, et étant donné l'état de la gauche française, et même s'il me reste des désaccords de fond par rapport à son programme, voilà, je pense que Mélenchon est le "bon choix" (ou le moins mauvais).


Mis à jour (Lundi, 24 Avril 2017 15:14)