C'est l'histoire d'une fille...

Elle s'appelle Maiza Da Silva, elle a 15 ans et c'est une des « vedettes » du FC Molenbeek Girls. Le foot, c'est sa passion, elle a commencé par jouer dans la rue au Brésil et depuis 2011, elle vit à Anderlecht avec sa mère et son petit frère. Comptant déjà plusieurs sélections dans l'équipe nationale, elle intéresse les meilleurs clubs féminins belges, dont le Standard.

Et puis, on lit ceci (1) : « Des déplacements lointains sont impossibles pour elle. La situation à la maison ne le permet pas. 'Quand le sonnerie de l'école a retenti, je dois aller chercher mon petit frère et le ramener à la maison. Je participe aussi aux travaux domestiques, parce que ma mère doit beaucoup travailler. Avant de partir à l'entraînement, je dois attendre qu'elle soit rentrée à la maison' ». Elle dit cela sans révolte, sans même un sentiment d'injustice. Pourtant, imagine-t-on une scène de même type, il y a quelques années : « Hé, Cristiano, tu iras t'entraîner quand tu auras aidé ta petite soeur à faire ses devoirs ». Ou : « Termine d'abord la vaisselle, Eden, après tu pourras aller jouer à la balle ».

Ici, pas question de religion, ni de machisme brutal... C'est juste « normal ». Parce que c'est une fille.

Dans une de ses chansons, "C'est peut-être", Allain Leprest parlait de ces gosses aux destins brisés d'avance :

C'est peut-être Mozart le gosse qui tambourine
Des deux poings sur l'bazar des batteries de cuisine
Jamais on le saura, l'autocar du collège
Passe pas par Opéra, râpé pour le solfège

On pourrait ajouter :

C'est peut-être Hazard, Ronaldo ou Messi                                                                                                                                                                    Jamais on le saura, car ce n'est qu'une fille...

 

(1) Brussel Deze Week, 12 mars 2015