Le 21 août dernier, à l'occasion de la Fête des Solidarité à Namur, les Femmes Prévoyantes Socialistes organisaient un débat sur la prostitution. Oh, pas un des « grands débats » officiels de la Fête où l'on discutait sérieusement entre mecs (3 femmes sur 18 débattants, on se serait cru à Mise au Point période Maroy), non, une discussion assez confidentielle, dans la tente abritant le stand des FPS, entre musique du podium d'à côté et mixeur préparant les daiquiri (très bons par ailleurs).
La prostitution est un de ces sujets qui divise les féministes, ou plutôt, qui les déchire, provoquant trop souvent anathèmes, insultes, retraits de brevets de féminisme... Il est extrêmement difficile d'en parler avec un minimum de sérénité, ou simplement de respect mutuel, les unes accusant les autres de « putophobie » et de « complicité avec les curés » et les autres reprochant aux unes d'accepter, voire de favoriser, l' « esclavage sexuel » des femmes.
Il était donc assez courageux, de la part des FPS, d'inviter sur le même stand, à la même heure, deux représentantes de la position abolitionniste et une porte-parole d'un syndicat de travailleuses du sexe, dont la seule dénomination avait de quoi faire grimper aux murs les premières (1). Deux contre une, on peut regretter le déséquilibre, mais Morgane Merteuil était soutenue par un « fan club » qui n'a pas manqué de se faire entendre à partir de la salle : parfois par des interventions intéressantes, parfois dans le seul but d'« occuper la parole », parfois juste pour la couper aux autres. Sans oublier l'inévitable mec qui s'est senti porté par la mission de donner une bonne leçon de paternalisme « progressiste » (je précise que je ne dénie pas aux hommes le droit de s'exprimer, je regrette même qu'ils aient été aussi peu nombreux à ce débat ; à condition qu'ils parlent en leur nom, comme client ou refusant de l'être, comme compagnon, comme intervenant de terrain, comme chercheur...)
C'était d'autant plus courageux que les FPS ont une position abolionniste, même si ce courage ne sera reconnu par aucun des deux camps (chacun se demandant pourquoi on donne la parole à l'autre, qui inonderait déjà les médias...)
Le débat a-t-il eu lieu ? Pas vraiment.
Mis à jour (Vendredi, 05 Septembre 2014 11:41)
Ce mercredi 16 juillet, une série d'organisations appellent à un rassemblement de soutien au peuple palestinien. Un de plus, et pas le dernier, on peut le parier. Je ne pourrai y être, car à cette heure-là, je serai déjà loin – et vous savez quoi ? Je suis soulagée.
Non pas que j'aie le moindre doute sur la nécessité de manifester sa solidarité avec celles et ceux qui meurent à Gaza sous les bombes israéliennes - pour l'effiacité, c'est évidemment une autre question. Il faudrait être 100 000, 200 000 ... on ne le sera pas, et pas seulement pour cause de vacances.
Je suis soulagée de ne pas devoir décider parce que d'un côté, je trouve ce rassemblement juste, je dirais même élémentairement juste – mais d'un autre côté, je ne veux pas me retrouver en compagnie de gens qui vont crier « Mort aux Juifs », comme lors d'une récente manifestation parisienne, même si certains témoignages accusent les extrémistes de la Ligue de Défense Juive d'avoir « commencé » ou « provoqué » (mais merde, on n'est pas en cour de récré !) Je ne veux pas me retrouver, comme en janvier 2009, dans la même manif que des panneaux proclamant « Israël=nazis » ou « Gaza pire qu'Auschwitz ». Cela m'est insupportable (mais d'aucuns me diront, non sans raison, que le plus insupportable aujourd'hui sont les bombes sur la population de Gaza).
Oh, je sais, mes « hésitations » ne changeront rien au sort dramatique du peuple palestinien, elles me vaudront juste l'accusation de « traîtrise » ou de « haine de soi » de quelques contacts juifs et celle de « ne m'arrêter à rien pour disculper Israël » (selon les termes d'un contact Facebook qui vient de se désabonner de mon fil en annonçant ainsi son irritation). Je sais qu'il y a des circonstances où, entre l'oppresseur et l'opprimé, « il faut chosir son camp ». Mais je déteste cette idée, car une fois qu'on l'a choisi, c'est comme si on décidait d'être aveugle et sourd à tout ce qui vient d'en face. Quelques belles illustrations dans cet article de Rue 89.
Mis à jour (Mardi, 15 Juillet 2014 19:44)
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Au début, c'était juste ridicule, ces millionnaires qui se jetaient un seau d'eau glacée sur la tête avant de « nominer » trois de leurs pareils, les défiant de faire la même chose OU alors de verser un don pour la recherche sur la sclérose latérale amyotrophique, aussi (mal) connue sous le nom de maladie de Charcot. Toute la stupidité étant déjà dans le « ou », les vedettes se filmant évidemment dans leur version trempée plutôt qu'à sec rédigeant leur chèque.
Le « ou » s'est ensuite tranformé en « et/ou », chacun/e se faisant un devoir de communiquer sur le fait que la douche froide ne dispensait pas du don. Ce n'en était pas moins pathétique de voir tous ces « ice bucket challenge » débarquer sur Facebook ou Youtube, repris par les télévisions, avec des vedettes de la chanson, du sport, de la politique ou de la finance n'hésitant pas à « se mouiller pour la bonne cause ». Se mouiller, sans blague ! Pour certains, on avait envie de dire : si tu veux soutenir la recherche, commence par payer tes impôts correctement. A d'autres : si le sort des malades te préoccupe vraiment, commence par développer le budget de la santé...
Mis à jour (Samedi, 30 Août 2014 14:12)
Du 28 octobre au 4 novembre 2011, j'ai participé à un voyage en Palestine. Savoir est une chose, voir, entendre, sentir en est une autre. Durant les semaines qui ont suivi mon retour, j'ai noté ce que j'ai vu, entendu, vécu. Aujourd'hui que la tension monte à nouveau dans la région, je republie les cinq épisodes de mon compte-rendu.
Je ne prétends pas à une quelconque objectivité, ni à apporter des réponses sur une réalité d'une grande complexité. Rien de plus qu'un témoignage d'une personne particulière, à un moment particulier.
1. Du Mur des Lamentations au Mur lamentable (Jérusalem-Bethleem-Qalqilya)
2. Réfugié/e/s pour la vie (Dheisheh, Aïda, Jénine)
3. La culture comme résistance (Aïda, Jenine)
4. Attention, colons méchants ! (Wadi Foukin, Jérusalem, Hébron, Archipel de Palestine)
5. En guise de conclusion...
Mis à jour (Vendredi, 04 Juillet 2014 08:10)
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